Nouvelle

Artiste 1

Catherine Major dévoile La maison du monde

Il y a un peu moins de quatre ans, dans le froid naissant de l'automne montréalais, Catherine Majormettait à jour Le désert des solitudes, un troisième album personnel. Douze titres d'une chanson française belle et minutieuse, d'une pop d'orfèvre déclamée en notes et en mots. Une œuvre achevée, de celles qui vous parcourent d'un bout à l'autre et qui, forte, allait vivre aimée et saluée, résonnant aux quatre coins du Québec jusqu'à l'hiver 2015.

Un printemps de composition et d'exploration plus tard, avec ce piano tant aimé dont elle ne peut se départir et avec la complicité, nouvelle, du réalisateur et arrangeur Jean Masicotte (Lhasa, Pierre Lapointe, Arthur H, Patrick Watson), Catherine Major réitère vibrante, en évolution, dans un autre part toujours plus lumineux avec La maison du monde, un tout nouvel album — à paraître le 18 septembre prochain sous l'étiquette Spectra Musique —, donnant enfin sa suite à la pièce titre homonyme révélée il y a quelques semaines.

Dès les premières notes, en pizzicato, les cordes rondes des guitares ouvrent une première chanson, « La luciole », absorbante, presque baroque. « Laisse les larmes aller, le temps s'occupe du reste. » La langue est belle, les mots, littéraires, la voix, toujours aussi vaste et juste. On l'y reconnaît dès lors la signature, délicate et sophistiquée, de la pianiste, auteure, compositrice et interprète. Le piano ne tarde pas à résonner et quand le refrain s'annonce, ce sont de luxuriants arrangements de claviers et de cuivres qui vous prennent et vous emportent dans ce nouvel ailleurs qu'est celui de Catherine Major.

Les titres se suivent, dissemblables et indissociables à la fois ; des pièces « toutes à elle », mais aussi quelques co-écritures, avec son amoureux Moran, sa mère Jacinthe Dompierre, son ami Christian Mistral, et une mise en musique, « Black Jack », un texte du géant Richard Desjardins.

De la grande chanson réverbérée et électrique qu'est « Toi », on plonge dans la chaleur sensuelle et rythmée de « Rien du tout », puis dans la beauté romantico-acoustique de « Nos délicats », dont les mélodies prennent l'âme et l'esprit. S'en suit la poésie douce de « Pupille », hymne à l'enfant qui grandit, et encore celle de « La maison du monde », évolutive, rythmique, organique, lumineuse et saisissable.

Façonnées d'espoir et de douleur, d'amour et de vie, les ballades, grandes, s'enchaînent, « Sable mouvant », « Chanson urgente », « Callista », « Black Jack », fleurissant sur des trames aux instrumentations charnues. Autant de torrents qui, en guise d'au revoir, se déversent dans l'immense « Vivante », pièce fleuve tranquille qui apaise à force de beauté.

11 titres bâtis sur le roc d'un talent immense qui, soudés, érigent une « maison du monde » infrangible où tous se voient donner le droit de rêver et d'aimer.


Réalisation & arrangements : Jean Massicotte & Catherine Major

Arrangements cuivres : Catherine Major

Prises de son & mixage : Jean Massicotte @ Studio Masterkut

Gravure : Marc Thériault @ Le Lab mastering

Graphisme : Anne Desrosiers

Photos : Valérie Jodoin-Keaton

Dessin : Frédérique Major-Morand

Production : Spectra Musique, Productions Majorette

MUSICIENS

Catherine Major : Piano, voix, clavinet, marimba, vibraphone

Jean Massicotte : Synthétiseurs, Rhodes, orgues, beat box, percussions, guitares, basse

David Laflèche : Guitares

Mathieu Désy : Basse électrique et contrebasse

Martin Lavallée : Batterie

François Lalonde : Percussions, marimba

David Carbonneau : Trompette et flugelhorn

Daran : voix masculine